Sénilité précoce
Observez-les biens, ces vieillards prématurés !
Que vous croiserez las, au sommet du cinquième
Envahissant les rues, piétinant vos idées,
Tous brillamment névrosés, régis de faux schèmes.
Ils ne forment plus qu’une ride cultivée,
Sèche et répugnante, passive et arrogante
Se mouvant, se creusant sous la pensée absente.
Par l’excès de verbiages, elle a été vidée…
Sur ces visages autrefois innocents et fiers
Emanant d’idées impétueuses, révoltées,
Il ne reste que des ruines uniformisées,
Exaltées par la supériorité amère…
Par leurs traits profonds, respectables et imposants,
On est tout d’abord désœuvré, puis dégoûté :
Ne sont-ils pas qu’un produit de la société ?
Vulgaire et lobotomisé massivement !
Fruit des amours érudites de leurs aînés,
Ces enfants perdent la virginité de leur âme,
Métastasés par une mémoire souillée,
Par la tradition et l’abîme qui les pâment…
Couvrez-leur donc les yeux, d’un voile blanc, opaque
Car ils sont déjà morts, et cendres de pensées…
À mon tour, et vivante, et ardente, j’attaque
Cette jeunesse décadente et formatée !
Le 20 janvier 2015,
Céline Dubois