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L'ACTION DE ROSE VALLAND FACE AU PILLAGE DES ŒUVRES D'ART PAR LE IIIe REICH

Photographe inconnu, Rose Valland dans la salle des martyrs –Musée du Jeu de Paume, années 1940.

I. L’action de Rose Valland au sein du musée du Jeu de Paume 

A. Une vaste campagne de confiscation des œuvres d’art appartenant aux ennemis du Reich 

B. Rose Valland chroniqueuse et photographe clandestine... 

C. Rose Valland : un témoin devenu gênant 

 

II. Rose Valland au cœur des dispositifs de récupération et de restitution des œuvres d’art après la Seconde Guerre mondiale

A. Les repérages en amont facilitant les récupérations et les restitutions

B. Un rôle actif dans les organismes mis en place face aux spoliations

C. Un témoignage singulier au service d’une forme de résistance dévouée

 

III. Rose Valland victime de la « redoutable amnésie collective » ou le travail de réhabilitation légitime de la mémoire

A. Une résistante tombée dans l’oubli

B. L'actualisation historiographique de l’action résistante de Rose Valland

C. Pour des hommages culturels : évocations et mises en valeur destinées à sensibiliser le public

INTRODUCTION

Photographe inconnu, Le Général Tate décore Rose Valland de la Medal of Freedomle 23 décembre 1948, (AMN, O30-438).

In VALLAND Rose, Le Front de l’art. Défense des collections françaises 1939-1945, Paris, éd Réunion des musées nationaux, Grand Palais, 2016. 

François Augereau, directeur des musées de France, débute ainsi son discours lors du colloque de novembre 1996 : « Combien, parmi nous aujourd’hui, ont eu l’occasion de rencontrer Rose Valland, acteur exceptionnel de la vie des musées pendant l’Occupation ? Combien connaissent simplement son nom aujourd’hui ? Il y a quelques années encore, je l’ignorais moi-même et je vous remercie, madame le Directeur, de m’avoir demandé de présenter son rôle de résistante durant la Seconde Guerre mondiale. »[1]De cette manière, François Augereau révèle le long processus d’occultation de la mémoire dont a été victime Rose Valland, qui a risqué sa vie pour protéger les œuvres et objets d’art dans le but d’établir des listes de récupération et restitution. Il convient alors de réhabiliter son action et sa mémoire en multipliant les recherches et les études, mais également les gestes symboliques légitimant et institutionnalisant son dévouement (à titre d’exemple, le hall de l’Institution National d’Histoire de l’Art a récemment été renommé « Hall Rose Valland » en son honneur).

 

[1]AUGEREAU François, « L’action de Rose Valland », in CACHIN Françoise et FOHR Robert (dir.), Pillages et restitutions. Le destin des œuvres d’art sorties de France pendant la Seconde Guerre mondiale, actes du colloque tenu à l’École du Louvre, 17 novembre 1996, Paris, Éditions Direction des musées de France, 1997, p. 65-71.

Si la politique raciale du IIIe Reich a eu des effets dévastateurs humains considérables, elle s’est également accompagnée d’une politique de pillages. En attestent les seize millions d’œuvres d’art spoliées dans toute l’Europe[1]témoignant d’une organisation barbare destinée à fournir le projet de musée d’Adolf Hitler et ses collections personnelles, ainsi que celles de ses collaborateurs ou encore à éliminer toute preuve d’une « décadence » artistique estampillée « art dégénéré » (« Entartete Kunst »). C’est dans ce cadre qu’intervient la figure courageuse de Rose Valland. Après de brillantes études (elle suit un double-cursus à l’École des Beaux-Arts de Paris et à l’École du Louvre et est l’auteur d’une thèse), elle est bénévole au musée du Jeu de Paume dès 1932. Elle participe à de nombreuses expositions et à la rédaction de catalogues sur l’art contemporain étranger, ce qui lui permettra d’obtenir des connaissances non négligeables pour la récupération et la restitution d’œuvres après la guerre. Des mesures de prévention se mettent en place au sein des directions de musée, alertées par les premières expositions de propagande sillonnant l’Allemagne à partir de 1933. En septembre 1938, Rose Valland assiste au premier convoi d’œuvres du musée du Louvre vers le château de Chambord, qui sonne le début des transferts d’œuvres et d’objets précieux vers l’Ouest et le Sud-Ouest de la France, zones moins exposées en cas de combats.[2]

 

[1]BERTRAND DORLÉAC Laurence, L’Art de la défaite 1940-1944, 2e édition, Paris, Seuil, 2010, p. 308.

[2]BOUCHOUX Corinne, Rose Valland, la Résistance au musée, La Crèche, Geste éditions, 2006, p. 19 à 24.

Photographe inconnu, La Grande Galerie du Louvre a perdu ses chefs-d’œuvre, années 1940.

 

In VALLAND Rose, Le Front de l’art. Défense des collections françaises 1939-1945, op. cit. 

L’implication honnête et loyale de Rose Valland lui a valu de nombreux titres et décorations : conservatrice au musée du Louvre, Capitaine des Beaux-Arts de l’armée française, Officier de la Légion d’honneur, Commandeur des Arts et des Lettres, Ordre du mérite allemand, médaille de la Résistance et Medal of Freedom.[1] Tous distinguent son engagement pendant et après la Seconde Guerre mondiale.  

En quoi l’action singulière de Rose Valland révèle-t-elle les enjeux d’une forme de résistance civile ?

 

[1]Ibidem, p. 11.

I. L’action de Rose Valland au sein du Jeu de Paume

A partir du mois de mars 1941, Rose Valland, attachée de conservation au musée du Jeu-de-Paume, consigne scrupuleusement et quasi-quotidiennement, dans de petits carnets, les exactions et malversations perpétrées par l’organisation culturelle du parti nazi. Cette date nous paraît bien tardive lorsque l’on sait qu’une vaste campagne de confiscation des œuvres d’art appartenant aux Israélites et aux ennemis du Reich commence en juin 1940. 

A. Une vaste campagne de confiscation des œuvres d’art appartenant aux ennemis du Reich

Rose Valland, musée du Jeu de Paume, mai–juillet 1935 (détail).

 

Photographe inconnu, Rose Valland, André Dézarrois et un gardien lors de l’accrochage ou du décrochage  de l’exposition « L’Art italien des XIXe et XXe siècles » au musée du Jeu de Paume, mai-juin 1935, Archives des musées nationaux (AMN, 2HH65-3-II).

In Polack E. & Dagen P., Les carnets de Rose. Le pillage des collections privées d’œuvres d’art en France durant la Seconde Guerre Mondiale, Lyon, Fageéd. 2011.

Le 30 juin 1940, soit 8 jours seulement après l’Armistice, le commandant en chef de la Wehrmacht, Wilhem Keitel, donne l’ordre au commandant de Paris, le général von Bockelberg, de saisir les objets d’art propriétés privées, des Juifs notamment, et se justifie ainsi[1] : «  Cette mesure ne doit pas constituer une expropriation, mais un transfert sous notre garde d’une garantie pour les négociations de paix ». Cette opération est confiée au ministre des Affaires Etrangères Joachim von Ribbentrop et à l’ambassadeur d’Allemagne Otto Abetz. Et sous prétexte d’une mise en sûreté du patrimoine artistique français, le pillage des œuvres d’art appartenant aux Juifs et aux ennemis du Reich peut commencer. 

Au cours de l’été 1940, plus 450 caisses d’objets d’arts saisis[2] dans les collections privées s’entassent dans les bâtiments de l’ambassade d’Allemagne et sous le contrôle de l’ambassadeur Abetz. On y trouve les collections d’Alphonse Kann, de Paul Rosenberg, de la famille Rothschild, des frères Seligmann, de la famille Weil-Picard et de Georges Wildenstein. A l’automne 1940, les collections sont transférées sous l’autorité de l’E.R.R, l’état-major spécial Rosenberg (Einsatzab Reichsleiter Rosenberg). L’ERR, qui avait pour mission première le repérage et la confiscation des archives et autres documents à destination de l’Institut de recherches sur la question juive, se spécialise désormais dans la confiscation des œuvres d’art des collections juives[3]. Les œuvres quittent l’ambassade d’Allemagne pour rejoindre le Louvre. L’E.R.R avait réquisitionné trois salles au rez-de-chaussée du Louvre (« séquestre du Louvre »). Mais la place vient à manquer. Alors on réquisitionne un autre musée : celui du Jeu-de-Paume parce qu’il est situé à l’abri des regards indiscrets, et que les grandes cimaises du musée vont permettre l’installation d’expositions pour le moins particulières[4]. 

Jacques Jaujard, le directeur des Musées nationaux, accepte à la seule condition qu’un inventaire contradictoire des collections acheminées au Jeu-de-Paume soit dressé par l’administration des musées français. Les Allemands acceptent, puis se rétractent aussitôt. Jacques Jaujard s’en doutait. Il parvient à maintenir Rose Valland sur place. Et dans une note datée du 1er novembre 1940, Rose Valland écrit : « Je ne comprenais pas encore très nettement les raisons qui me poussaient à cette décision, ni de quelle manière je pourrais être utile et justifier ma présence puisqu’il n’était plus question d’inventaire français. Seule était prise ma détermination de ne pas quitter la place. » [5]

 

[1]POLACK E. & DAGEN P., Les carnets de Rose Valland. Le pillage des collections privées d’œuvres d’art en France durant la Seconde Guerre Mondiale, Lyon, Fage éd. 2011

[2]VALLAND Rose, Le Front de l’art. Défense des collections françaises 1939-1945, Paris, éd Réunion des musées nationaux, Grand Palais, 2016.

[3]FELICIANO Hector, Le musée disparu. Enquête sur le pillage des œuvres d’art en France par les nazis, Paris, Gallimard (Folio Histoire), 2012 (éd. orig. 1995), p. 37

[4]POLACK E. & DAGEN P.,  ., p.14

[5]VALLAND Rose, op.cit., p.57

B. Rose Valland chroniqueuse et photographe clandestine…

Photographe inconnu, 

Dépôt de collections privées au musée du Jeu de Paume, 1942-43.

Le 1er novembre 1940, l’E.R.R s’installe au Musée du Jeu-de-Paume. Rose Valland assiste à l’arrivée de centaines de caisses remplies d’œuvres d’art spoliées. On les entasse, on les trie avant de les exposer. Des salles d’expositions doivent être aménagées pour la venue d’Alfred Rosenberg, attendu le lendemain, et celle du Reichsmarchall Goering, attendu le surlendemain. Pendant quatre ans, Rose Valland va faire exactement ce que redoutait le Dr Bunjes dans son rapport daté du 18 aout 1942 : « l’accès aux salles du Jeu de Paume doit être refusé, parce qu’on ne doit pas donner connaissance aux services français de notre organisation, des résultats obtenus et parce que ce serait très propice à l’espionnage. » [1]

 

[1]VALLAND Rose, op.cit., p.101

Rose Valland va devoir repérer et fournir le plus d’éléments possible sur la nature et l’origine des collections spoliées aux ennemis du Reich ainsi que leur destination précise en Allemagne. Rose Valland doit tout surveiller, tout retenir et tout noter car elle ne sait pas sur le moment le détail qui comptera plus tard. Sa mission se fait en deux temps : d’abord elle identifie le nom des tableaux et collectionneurs pillés, ensuite la destination précise des collections en Allemagne. Et pour circuler librement au sein du musée, elle utilise tous les prétextes, depuis la surveillance des collections de son ancien musée à la surveillance des installations électriques ou des postes à incendie[1]. Quand elle peut, elle se rapproche des bureaux de l’E.R.R. installés au rez-de-chaussée. Elle écoute les conversations, observe les faits et gestes du personnel, identifie les collections, copie ou prend des documents classés confidentiels. Sa parfaite maitrise de la langue allemande facilite grandement sa tâche. Le soir, elle note les noms et adresses des collectionneurs volés ainsi que la destination des convois d’œuvres d’art en Allemagne. Avant la fin de la guerre, elle réussit à transmettre aux Alliés le nom de tous les dépôts d’œuvres d’art en Allemagne. Grâce à elle, tous furent d’ailleurs épargnés par les bombardements alliés.

Rose Valland assiste également aux visites du Reichsmarschall Goering qui se rend fréquemment au Jeu-de-Paume pour y « faire son marché ». En effet, par l’arrêté du 5 novembre 1940, il s’autorise à enrichir sa collection avec les biens spoliés aux ennemis du Reich, celle du Führer et celle du parti nazi. Rose Valland aura plus d’une fois l’occasion de le rencontrer. Elle prend note de toutes ses visites. A l’occasion de ces expositions, elle les voit parfois se faire photographier. Dès qu’elle le peut, elle récupère une épreuve de la plupart des visiteurs et membres du personnel. Grâce à ces photographies, il sera possible d’arrêter très rapidement, après la défaite la guerre, les principaux responsables. 

 

[1]AUGEREAU François, op.cit., p.65-71

C. Rose Valland : un témoin devenu gênant

Quatre fois, Rose Valland fut mise en demeure de ne jamais remettre les pieds au musée. Mais comme elle avait la responsabilité du personnel de gardiennage et de la manutention, les Allemands jugèrent plus utile de rappeler le responsable – en l’occurrence une femme – pour lui adresser les reproches collectifs[1]. Rose Valland devient très vite l’instrument politique des allemands vers qui convergent toutes sortes de reproches et d’accusations (vol, sabotage). Mais dans son malheur, elle leur est indispensable et c’est sans doute ce qui lui a permis de rester jusqu’à la libération sans être démasquée. 

Rose Valland court pourtant de gros risques. Deux à trois fois par semaines, elle se rend au Louvre pour transmettre les informations dont elle dispose à Jacques Jaujard ou à son chef de secrétariat, Jacqueline Bouchot-Saupique. « Le petit bureau au bord de la Seine, où se déroulaient nos entretiens, m’apparut souvent comme un refuge. J’étais sûre par tous les temps d’y trouver conseils et réconfort »[2].Elle leur transmet des informations du 1er Octobre 1940 à la Libération. Jacques Jaujard se chargera de transmettre ces informations aux Alliés. 

Photographe inconnu, Jacques Jaujard à son bureau au palais du Louvre en 1940.

 

In Valland R., Le Front de l’art. Défense des collections françaises 1939-1945, op. cit. 

Avec le temps, notre espionne de guerre est de plus en plus soupçonnée. Le colonel Von Behr, en charge, lui aussi de l’E.R.R, craignait beaucoup son témoignage en cas de victoire des Alliés et envisagea de la faire déporter[3]. Elle mènera la Résistance jusqu’au bout, jusqu’au dernier convoi. En Aout 1944, le dernier convoi d’œuvres d’art s’apprête à quitter Paris lorsqu’elle parvient à le faire arrêter en gare d’Aulnay-Sous-Bois. 

 

[1]POLACK E. & DAGEN P.,  op.cit., p.23

[2]VALLAND Rose, op.cit., p.105

[3]VALLAND Rose, op.cit., p.106

II. Rose Valland au cœur des dispositifs de récupération et de restitution des œuvres d’art après la Seconde Guerre mondiale

Photographe inconnu, Rose Valland au cœur des dispositifs de récupérations et de restitutions des œuvres d’art après la Seconde Guerre mondiale

In VALLAND Rose, Le Front de l’art. Défense des collections françaises 1939-1945, op. cit.

A. Les repérages en amont facilitant les récupérations et les restitutions

Liste secrète des dépôts nazis saisie par Rose Valland.

 

In CACHIN Françoise et FOHR Robert (dir.), Pillages et restitutions. Le destin des œuvres d’art sorties de France pendant la Seconde Guerre mondiale, actes du colloque, amphithéâtre Rohan de l’École du Louvre, 17 novembre 1996, Paris, Éditions Direction des musées de France, 1997.

Rose Valland énonce : « J’avais pour ces collections, au destin desquelles je m’étais entièrement consacrée pendant la guerre, comme un sentiment de responsabilité après avoir recueilli les renseignements qui – je l’espérais – devaient permettre de les retrouver et en faciliter la restitution. »[1] Ces éléments recueillis dans ses carnets de notes génèrent deux listes pour entamer le travail de récupérations puis de restitutions : la première concerne les onze dépôts de l’Einsatzab Reichlsleiter Rosenberg (ERR) à Paris et la seconde, les dépôts allemands remplis d’œuvres spoliées à des Juifs.[2]

L’action de Rose Valland se poursuit après la guerre en Allemagne, de 1945 à 1953. Elle déploie une méthode de travail rigoureuse à partir des archives de la Commission de Récupérations Artistiques (CRA) et de l’Office des Biens et Intérêts Privés (OBIP). Elle se base également sur les archives d’Épinal et de Colmar[3] tout en croisant les documentations françaises avec celles des Allemands et des Américains et en étudiant les entretiens des Monuments, Fine Arts and Archive Officers(Monuments Men) avec des responsables nazis ainsi que les fiches établies dans les collecting points[4].

 

[1]BOUCHOUX Corinne, op. cit., p. 66.

[2]Ibidem, p. 59-60.

[3]Ibidem, p. 71.

[4]VALLAND Rose, op. cit., p. 13

Rose Valland coopère avec les Américains et fournit ses précieux carnets au Monument Man James Rorimer qui découvre alors les archives de l’ERR et les bijoux de la famille Rothschild au château de Neuschwanstein.[1] Le 7 mai 1945, les troupes américaines mettent la main sur les œuvres et objets d’art inestimables cachés dans les mines de sel autrichiennes d’Alt Aussee : environ 10 000 biens des musées de Vienne et de Munich échappent de peu à la barbarie nazie.[2] Rose Valland atteint également le château d’Hermann Goering à Karinhall. Bien que saccagé par les troupes soviétiques (ils pratiquent la politique de dommages de guerre visant à ne pas restituer les biens), Rose Valland déplore à ce titre « la détermination des Soviétiques de ne rien nous restituer de cet ensemble de grande valeur »[3]), elle récupère de nombreuses œuvres présentes dans ses carnets.[4]

 

À la phase de récupération, succède celle des restitutions. Rose Valland définit de la sorte trois axes essentiels, à savoir le regroupement des services français s’occupant de la récupération artistique en Allemagne, le maintien des droits de recherches et de récupérations dans les zones alliées et enfin l’importante association des Allemands dans ce travail.[5] La détermination de Rose Valland aboutit à deux gestes qui installent le climat des restitutions : les 22 et 24 septembre 1944 arrivent au musée du Jeu de Paume les premiers convois d’œuvres récupérées grâce à ses carnets[6] et un an plus tard, les Monuments Menexpédient soixante-dix chefs-d’œuvre à Paris de leur collecting point de Munich.[7]

 

[1]Ibidem, p. 225.

[2]Ibidem, p. 228-230.

[3]BOUCHOUX Corinne, Rose Valland, la Résistance au musée, op. cit., p. 84.

[4]H. NICHOLAS Lynn, Le pillage de l’Europe. Les œuvres d’art volées par les nazis, Paris, Éditions du Seuil, 1995, p. 421.

[5]LORENTZ Claude, La France et les restitutions allemandes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (1943-1954), Paris, Éditions Direction des Archives et de la Documentation – Ministère des Affaires étrangères (collection « Diplomatie et Histoire »), 1998, p. 260-261.

[6]CACAN DE BISSY Adeline, « La Commission de récupération artistique », in CACHIN Françoise et FOHR Robert (dir.), Pillages et restitutions. Le destin des œuvres d’art sorties de France pendant la Seconde Guerre mondiale, actes du colloque, amphithéâtre Rohan de l’École du Louvre, 17 novembre 1996, Paris, Éditions Direction des musées de France, 1997, p. 101-105.

[7]VALLAND Rose, Le Front de l’art. Défense des collections françaises 1939-1945, op. cit., p. 230.

In VALLAND Rose, Le Front de l’art. Défense des collections françaises 1939-1945, op. cit.

B. Un rôle actif dans les organismes mis en place face aux spoliations

Photographe inconnu, Edith Standen et Rose Valland en Allemagne, posant avec un panel diversifié d’œuvres récupérées. Archives des musées nationaux (AMN, O30-438).

Grâce à ses connaissances en histoire de l’art, Rose Valland est l’acteur principal missionné au sein de divers organismes. Elle participe en tant que secrétaire à la Commission de récupération artistique (CRA) créée par Jacques Jaujard en novembre 1944 (dissoute en décembre 1949) qui réceptionne, enregistre et examine les demandes de restitutions mais aussi classe les œuvres disparues. Il faut avoir en mémoire la définition de l’œuvre d’art de la CRA pour comprendre son implication à traiter du patrimoine spolié : « œuvre française ou étrangère de quelque époque qu’elle soit, qui par son origine, ancienneté, valeur esthétique, présente un intérêt historique, scientifique, religieux ou documentaire dont la perte provoquerait un amoindrissement du patrimoine national. »[1]Le bilan de la Commission siégeant symboliquement au musée du Jeu de Paume est éloquent : 62 233 œuvres récupérées dont environ 45 000 restituées à 416 collectionneurs et 2 000 confiées à la Direction des musées de France (sous le terme « MNR » : Musées Nationaux – Récupérations).[2]

 

[1]BOUCHOUX Corinne, « Si les tableaux pouvaient parler » : le traitement politique et médiatique des retours d'œuvres d'art pillées et spoliées par les nazis, France, 1945-2008, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2013, p. 26.

[2]DUBOIS Christophe, LAUNAY Fabrice et PIKETTY Caroline, Guide des recherches dans les archives des spoliations et des restitutions, Paris, Éditions La Documentation française (« Mission d’étude sur la spoliation des Juifs de France »), 2000, p. 57 à 59.

Les précieuses archives de Rose Valland[1]sont le support de l’Office des Biens et Intérêts Privés (OBIP, créé en 1919) qui axe désormais sa politique selon l’ordonnance de 1944 interpellant sur la nécessité de« recenser et restituer l’ensemble des biens spoliés en France par les occupants et transportés hors du territoire national. ». Trois services caractérisent l’OBIP : un destiné aux spoliations, un autre aux missions et le dernier aux restitutions.[2]

L’ancienne conservatrice du musée du Jeu de Paume coordonne par ailleurs la Communauté interministérielle des institutions, qui est une instance de régulation. Elle y mène des investigations auprès de criminels nazis pour continuer les récupérations et restitutions.[3]

Rose Valland dirige en outre le Service de Restitutions des Œuvres d’Art se basant sur les trois axes de sa politique de restitutions (vus précédemment). Il dispose d’un bureau central à Berlin, d’un collecting point et d’un centre d’archives en zone française, ainsi que d’officiers chargés des récupérations.[4]

Enfin, elle met en place en avril 1955 le Service de Protection des Œuvres d’Art, en étroite collaboration avec l’État français puisqu’il vise certes à la poursuite des récupérations[5] mais surtout à la recherche active de nouveaux abris en cas de conflit avec des armes potentiellement plus destructrices (bombes nucléaires).[6]

 

[1]BERTRAND DORLÉAC Laurence, L’Art de la défaite 1940-1944, op. cit., p. 309.

[2]DUBOIS Christophe, LAUNAY Fabrice et PIKETTY Caroline, Guide des recherches dans les archives des spoliations et des restitutions, op. cit., p. 51-53.

[3]BOUCHOUX Corinne, « Si les tableaux pouvaient parler » : le traitement politique et médiatique des retours d'œuvres d'art pillées et spoliées par les nazis, France, 1945-2008, op. cit., p. 90-98.

[4]LORENTZ Claude, La France et les restitutions allemandes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (1943-1954), op. cit., p. 260-261.

[5]DUBOIS Christophe, LAUNAY Fabrice et PIKETTY Caroline, Guide des recherches dans les archives des spoliations et des restitutions, op. cit., p. 221.

[6]BOUCHOUX Corinne, Rose Valland, la Résistance au musée, op. cit., p. 92.

Page annotée par Rose Valland du tome II du Répertoire des biens spoliés en France pendant la guerre 1939-1945.

DUBOIS Christophe, LAUNAY Fabrice et PIKETTY Caroline, Guide des recherches dans les archives des spoliations et des restitutions, Paris, 

Éditions La Documentation française (« Mission d’étude sur la spoliation des Juifs de France »), 2000.

C. Un témoignage singulier au service d’une forme de résistance dévouée

Rose Valland publie en février 1961 Le Front de l’art. Défense des collections françaises 1939-1945 aux éditions Plon qui l’avait sollicitée quelques années auparavant pour la rédaction de ses mémoires. L’ouvrage, même s’il est basé sur un récit singulier, ne s’inscrit toutefois pas comme une autobiographie mais plutôt comme un rapport de faits objectifs. L’auteur ne mentionne cependant à aucun moment les phases de récupérations et de restitutions.[1] Le lecteur observe des études documentaires importantes qui se veulent « le fruit d’un très long travail entrepris à la demande du directeur général des Arts et des Lettres, avec l’approbation du directeur des Musées de France, pour faire l’historique des événements de guerre dans nos musées » (Rose Valland). [2]Une réception positive accueille ce témoignage déployant une nouvelle forme de résistance et Le Provençalexplique en février 1961 qu’ « en dépit de la gravité du sujet traité [l’ouvrage] est aussi passionnant à lire qu’un roman. »[3].

 

[1]VALLAND Rose, Le Front de l’art. Défense des collections françaises 1939-1945, op. cit., p. 10.

[2]Ibidem, p. 24.

[3]Ibidem, p. 27.

En 1975, Rose Valland intervient dans l’émission « Les Dossiers de l’écran » qui suit la projection du film Le Train de John Frankenheimer (1964) basé sur un épisode fort du Front de l’art. L’émission a le mérite de mettre en avant publiquement un thème trop souvent méconnu et occulté, suscitant alors de vifs débats autour de la question des constitutions des musées modernes par le pillage (un spectateur donne l’exemple du British Museum) ou encore de l’incompréhension causée par l’action résistante ayant stoppé le dernier train d’œuvres et d’objets d’art en direction des dépôts et non celui d’êtres humains en direction des camps.[1]

 

[1]BOUCHOUX Corinne, « Si les tableaux pouvaient parler » : le traitement politique et médiatique des retours d'œuvres d'art pillées et spoliées par les nazis, France, 1945-2008, op. cit., p. 258-260.

Affiche du film Le Train de John Frankenheimer, 1964 (Suzanne Flon interprète Rose Valland).

III. Rose Valland victime de la « redoutable amnésie collective » ou le travail de réhabilitation légitime de la mémoire

Photographe inconnu, 

Scène de tournage du film américain Le Train (1964), de John Frankenheimer et Bernard Farrel. 

Rose Valland (à droite) est interprétée par Suzanne Flon (au centre).

In VALLAND Rose, Le Front de l’art. Défense des collections françaises 1939-1945, op.cit., p. 24.

A. Une résistante tombée dans l'oubli

Après la guerre, en 1952, Rose Valland est nommée conservatrice des musées nationaux. « C’est une blessure, une nomination trop tardive » explique Emmanuelle Polack. De plus, elle est cantonnée à des travaux d’intendance, sans grands intérêts, elle qui pourtant, s’était tant battue pour la sauvegarde de notre patrimoine. 

En 1961, elle publie ses mémoires dans un ouvrage intitulé Front de l’Art. Défense des collections françaises 1939-1945. Tous saluent son objectivité : « Il n’y a dans son texte aucun mot de haine, on pourrait même dire aucun reproche, fût-ce contre ceux qui ont, de toute évidence, trahi leur fonction et leur pays ». D’autres ajoutent que les faits relatés par Rose Valland le sont « avec une minutie de notaire, une abondance de références qui suscite l’admiration ». Mais sa précision historique, nous dit Emmanuelle Polack, n’a d’égale que sa modestie. Peu après, la production du film Le Train achète les droits d’adaptation cinématographique du livre. Rose Valland est invitée sur le tournage du film pour une visite de courtoisie. Le film sort le 22 septembre 1964. Mais s’il veut voir l’action de Rose Valland, le spectateur doit se tenir prêt car elle n’apparaît que dans les trois premières minutes du film. 50 ans plus tard, La Columbia Pictures adapte pour le cinéma l’incroyable épopée de soldats américains venus en Europe sauver notre patrimoine aux côtés de Rose Valland. Le film sort en 2014 avec le titre Monuments Men. Rose Valland n’aura pas davantage de succès. Comment aurait-elle pu piquer la vedette à Georges Clooney, Jean Dujardin, Matt Damon et Bill Muray ? 

Cate Blanchett dans le rôle de Rose Valland dans le film Monuments Men de Georges Clooney, 2014.

B. L'actualisation historiographique de l’action résistante de Rose Valland

Face à une mémoire tantôt oubliée tantôt attaquée, les études scientifiques et historiographiques dégagent de nouvelles perspectives de réactivation et de réhabilitation de la résistance civile démontrée par l’action de Rose Valland. 

Les années 1990 sont fructueuses en terme de travail sur les archives et les inventaires comme celui effectué par Marie Hamon.[1] En 1995, deux ouvrages anglo-saxons sont publiés : celui d’Hector Feliciano, Le Musée disparu : enquête sur le pillage d’œuvres d’art en France par les nazis et celui de Lynn H. Nicholas, Le Pillage de l’Europe : les œuvres d’art volées par les nazis. Ils illustrent une volonté simultanée de stimuler les recherches en Europe sur la question du pillage et des restitutions. Un an plus tard, le colloque Pillages et restitutions. Le destin des œuvres d’art sorties de France pendant la Seconde Guerre mondiale engendre une réécriture de l’historiographie grâce à de nouvelles recherches sur les thèmes variés de la CRA, de l’OBIP et des « Archives Rose Valland ».[2] Par ailleurs, Laurence Bertrand Dorléac survole le rôle de Rose Valland dans sa thèse L’Art de la défaite. À la fin des années 1990 et au début des années 2000, elle revient sur le rapport entre Rose Valland et la mise en périphérie des spoliations durant l’après-guerre.[3] Pour finir, la mission Mattéoli de 2000-2001 rend un hommage considérable au travail global de Rose Valland : elle considère ses fonds d’archives pour interroger les politiques de restitutions et d’indemnisations. Appuyée par un site du ministère de la Culture, la mission a rassemblé de nouveaux axes d’études sur les spoliations, récupérations et restitutions, offrant une réactivation institutionnelle de l’action de Rose Valland.[4]

 

[1]BOUCHOUX Corinne, Rose Valland, la Résistance au musée, op. cit., p. 103.

[2]CACHIN Françoise et FOHR Robert (dir.), Pillages et restitutions. Le destin des œuvres d’art sorties de France pendant la Seconde Guerre mondiale, actes du colloque, amphithéâtre Rohan de l’École du Louvre, 17 novembre 1996, Paris, Éditions Direction des musées de France, 1997, p. 47-162.

[3]BOUCHOUX Corinne, Rose Valland, la Résistance au musée, op. cit., p. 107.

[4]S.n., Site Rose-Valland. Spoliations et Restitutions : aperçu historique, s.d., http://www.culture.gouv.fr/documentation/mnr/AH/fr-nlles.htm, [consulté le 17 novembre 2017].

C. Pour des hommages culturels : évocations et mises en valeur destinées à sensibiliser le public

Par conséquent, le but du travail scientifique et historiographique est de produire un impact permanent sur la culture populaire en diffusant une autre forme de résistance et en défendant une figure héroïque.

La première structure qui a permis de promouvoir l’action de l’ancienne conservatrice au musée du Jeu de Paume est l’association « La mémoire de Rose Valland » mise en place en 1999. Des amateurs dévoués ont réunis des archives et poursuivent les recherches scientifiques et historiographiques pour promouvoir des événements autour de Rose Valland (par exemple, ils organisent une exposition dans sa ville natale avec l’appui de Lucie Aubrac).[1] Ils militent également pour une inclusion de ses faits dans les essais d’Histoire[2]. L’émergence d’internet facilite les échanges et la réactivation de la mémoire de Rose Valland : c’est le cas de l’exposition virtuelle de Corinne Bouchoux « Rose Valland, sur ‘le front de l’Art’ » en 2004 sur le site Musea. Empreinte d’une dimension didactique, elle associe au contenu textuel de riches photographies d’époque, des rapports et autres documents scientifiques.[3] Une autre forme d’hommage est celui rendu publiquement au musée du Jeu de Paume par le ministre de la Culture Renaud Donnadieu de Vabres qui inaugure le 27 avril 2005 une plaque en l’honneur de l’action de Rose Valland sur la demande de l’association.[4] Notons toutefois que cette plaque commémore uniquement la période de 1940 à 1944 durant laquelle Rose Valland a élaboré ses carnets et non son action après-guerre. Enfin, Emmanuelle Polack œuvre pour sensibiliser toutes les catégories d’âge du public : elle conçoit l’exposition « La Dame du Jeu de Paume. Rose Valland sur ‘le front de l’art’ » (2009-2010) au Centre d’histoire de la résistance et de la déportation à Lyon[5] et collabore avec Catel pour produire la bande-dessinée Rose Valland : capitaine beaux-arts relatant avec précision les événements majeurs pendant et après-guerre, soutenue par de riches annexes (photographies d’époque et archives personnelles).

 

[1]S.n., L’Association « La Mémoire de Rose Valland », s.d., http://www.rosevalland.com/index140129.htm, [consulté le 17 novembre 2017].

[2]DOUZOU Laurent, La Résistance française : une histoire périlleuse. Essai d’historiographie, Paris, Éditions du Seuil (« Points Histoire » série « L’Histoire en débat), 2005, p. 227 : l’association lui a envoyé une lettre réclamant de sa part une mise en valeur de Rose Valland dans son essai.

[3]BOUCHOUX Corinne, « Rose Valland, sur ‘le front de l’Art’ (2004) », in Musea, 2004,http://musea.univ-nantes.fr/exhibits/show/rose-valland-sur-le-front/presentation, [consulté le 17 novembre 2017].

[4]BOUCHOUX Corinne, Rose Valland, la Résistance au musée, op. cit., p. 109.

[5]S.n., « La dame du Jeu de Paume, Rose Valland sur le front de l’art », in Centre d’histoire de la résistance et de la déportation. L’histoire essentielle au présent, s.d., http://www.chrd.lyon.fr/chrd/sections/fr/expositions/expositions_passees/rose_valland[consulté le 17 novembre 2017].

CONCLUSION

L’histoire de Rose Valland, c’est l’histoire d’une femme qui s’est battue, toute sa vie durant, pour la sauvegarde du patrimoine artistique français. Sous l’Occupation, Rose Valland dresse, à ses risques et périls, un inventaire minutieux de toutes les informations concernant la nature et l’origine des collections spoliées aux Juifs et aux ennemis du Reich ainsi que leur destination. Si de Rose Valland nous retenons, pour l’essentiel, la mission pendant l’Occupation, nous oublions trop souvent son action menée au lendemain de la guerre. Après la Libération, devenue capitaine dans l’armée française, elle est membre de la Commission pour la récupération artistique et travaille avec les officiers des Monuments Men, en Allemagne, à la récupération des œuvres spoliées. Son action permit à la France de reprendre possession des biens qui lui avaient été enlevés et de les remettre à leurs légitimes propriétaires.

Pierre Jahan, Plein cadre sur le ballet des balayeurs –Grande Galerie du Louvre, 1947.

In VALLAND Rose, Le Front de l’art. Défense des collections françaises 1939-1945, op.cit., p. 24.

SOURCES

Ouvrages

BERTRAND DORLÉAC Laurence, L’Art de la défaite 1940-1944, 2e éd., Paris, Éditions du Seuil (« Collection L’Univers Historique »), 2010.

BOUCHOUX Corinne, Rose Valland, la Résistance au musée, La Crèche, Geste éditions, 2006.

BOUCHOUX Corinne, « Si les tableaux pouvaient parler » : le traitement politique et médiatique des retours d'œuvres d'art pillées et spoliées par les nazis, France, 1945-2008, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2013.

DOUZOU Laurent, La Résistance française : une histoire périlleuse. Essai d’historiographie, Paris, Éditions du Seuil (« Points Histoire » série « L’Histoire en débat), 2005.

LORENTZ Claude, La France et les restitutions allemandes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (1943-1954), Paris, Éditions Direction des Archives et de la Documentation – Ministère des Affaires étrangères (collection « Diplomatie et Histoire »), 1998.

MULLER Catel (dite Catel), POLACK Emmanuelle et BOUILHAC Claire, Rose Valland : capitaine beaux-arts, Marcinelle (Belgique), Éditions Dupuis, 2009.

FELICIANO Hector, Le musée disparu. Enquête sur le pillage des œuvres d’art en France par les nazis, Paris, Gallimard (Folio Histoire), 2012 (éd. orig. 1995),

H. NICHOLAS Lynn, Le pillage de l’Europe. Les œuvres d’art volées par les nazis, Paris, Éditions du Seuil, 1995.

VALLAND Rose, Le Front de l’art. Défense des collections françaises 1939-1945, Paris, Éditions Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2016. 

 

 

Ouvrages collectifs

POLACK E. & DAGEN P., Les carnets de Rose Valland. Le pillage des collections privées d’œuvres d’art en France durant la Seconde Guerre Mondiale, Lyon, Fage éd. 2011.

DUBOIS Christophe, LAUNAY Fabrice et PIKETTY Caroline, Guide des recherches dans les archives des spoliations et des restitutions, Paris, Éditions La Documentation française (« Mission d’étude sur la spoliation des Juifs de France »), 2000.

Actes de colloque

AMIGUES Louis, « Restitutions et récupération artistique depuis 1950 », in CACHIN Françoise et FOHR Robert (dir.), Pillages et restitutions. Le destin des œuvres d’art sorties de France pendant la Seconde Guerre mondiale, actes du colloque, amphithéâtre Rohan de l’École du Louvre, 17 novembre 1996, Paris, Éditions Direction des musées de France, 1997.

AUGEREAU François, « L’action de Rose Valland », in CACHIN Françoise et FOHR Robert (dir.), Pillages et restitutions. Le destin des œuvres d’art sorties de France pendant la Seconde Guerre mondiale, actes du colloque, amphithéâtre Rohan de l’École du Louvre, 17 novembre 1996, Paris, Éditions Direction des musées de France, 1997.

CACAN DE BISSY Adeline, « La Commission de récupération artistique », in CACHIN Françoise et FOHR Robert (dir.), Pillages et restitutions. Le destin des œuvres d’art sorties de France pendant la Seconde Guerre mondiale, actes du colloque, amphithéâtre Rohan de l’École du Louvre, 17 novembre 1996, Paris, Éditions Direction des musées de France, 1997.

 

Références électroniques 

BOUCHOUX Corinne, « Rose Valland, sur ‘le front de l’Art’ (2004) », in Musea, 2004, http://musea.univ-nantes.fr/exhibits/show/rose-valland-sur-le-front/presentation, [consulté le 17 novembre 2017].

S.n., L’Association « La Mémoire de Rose Valland », s.d., http://www.rosevalland.com/index140129.htm, [consulté le 17 novembre 2017].

S.n., « La dame du Jeu de Paume, Rose Valland sur le front de l’art », in Centre d’histoire de la résistance et de la déportation. L’histoire essentielle au présent, s.d., http://www.chrd.lyon.fr/chrd/sections/fr/expositions/expositions_passees/rose_valland[consulté le 17 novembre 2017].

S.n., Site Rose-Valland. Spoliations et Restitutions : aperçu historique, s.d., http://www.culture.gouv.fr/documentation/mnr/AH/fr-nlles.htm, [consulté le 17 novembre 2017].

Page issue d'un exposé et d'un dossier réalisés dans le cadre d'un cours dédié aux Institutions artistiques (S5-L3).

Binôme : Paul BÉRAT (étudiant en Histoire de l'art, Paris I).

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